Aucune musique ne remplacera la voix.
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Lettre à un lecteur américain
(pour une lecture à une soirée Foutou'art)
I
Écoute, mon avoué
Ne fais pas le sourd
A mes appels
Ne décroche pas
Au bout de cinq minutes
Comme un psy
Je m'excuse
De manquer parfois
De conversation
De t'avoir ennuyé
Avec mes misères
Un soir de Super Bowl
Où les Ravens de Baltimore
Ont battus les 49ers
Par 3 points d'écart.
II
Est-ce que tu peux
Me comprendre ?
La prochaine fois
Je ferai des efforts
De style
Je ne sais pas encore
Ce que donne mon français
Passé par Google traduction
Mais pour trouver une forme idoine
Je vérifierai avant d'envoyer
Mes messages
La prochaine fois
Je te promets.
III
C'est vrai , j'étais naïf de croire
Que ma bien aimée
Était celle
Qui en savait le plus
Sur ma personne.
Tu as appris de vives voix
(Je m'entends)
Mes usages de la toile
Mes errances de cœur
Mes épanchements.
Et si, au prisme de mon inconscience
Je ne me suis pas toujours montré
Sous le meilleur jour ;
J'ai un peu honte.
IV
J'aurais recours à ta clémence
Et à ta compréhension
Pour ne pas en parler
A mes proches.
S’il te plaît,
Ce n'est pas mentir
Que de faire
La sourde oreille.
Si j'ai heurté parfois
Ta conscience évangélique
Je jure à la romaine
De mieux tenir ma langue
A l'avenir.
V
Et puisque nous en sommes
Aux confidences :
Je ne t'en veux pas
Moi aussi quand ma mère téléphonais
Je suivais sa conversation
A l'écouteur
J'avais cinq ans
Mais nous sommes restés
De grands enfants.
(Bisous)
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Au rayon laitage
Je me sens mille fois moins postmoderne
Qu'un camembert de Normandie
Au lait pasteurisé.