Puisses-tu du lait des Jersiaises modifier la nature
comme fermentation qui fait monter l'acide.
La présure rapprochant les micelles
les agrègent en caillat.
Puisses-tu former la pâte,
égouttée du petit lait sur un drap fin
et couchée sur le seigle pour former la croûte.
Puisses-tu être la chaux mêlée à l'argile,
qui retient l'eau, assèche, affermi la portance
Puisses-tu, éteinte et mêlée au sable,
avide d'eau, faire mortier,
solide comme roche que l'eau durcit.
Puisses-tu, vive, augmenter la température
et purifier les boues.
Puisses-tu, aux parois des lésions, tisser les raies,
retenir plaquettes et globules au piège
de la fibrine du caillot qui cicatrise.
Puisses-tu déclencher la cascade qui obstruera la brèche,
Évitera l'épanchement.
Puisses-tu être la neuvième protéine,
qui soigne l'hémophile.
Puisses-tu dans le poêlon chaud où le beurre grésille,
sensible au feu te révéler.
Puisses-tu former cette nappe blanche
de l’œuf en emprisonnant l'eau.
Puisses-tu sous le fouet des colères
donner une neige dense et légère.
Le jaune éclatant ne monte pas.
…..
Puisses-tu comme une langue dont chaque mot sédimente
floculer ce qu'il reste de nos vies dissolues.