Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • [Que recouvre le bonheur ?]

    Que recouvre le bonheur ?

    Qu'avons nous glissé sous le tapis

    Combien de doutes sous la joie

    Combien d'inquiétudes

    De souffriandise

    Dans l'attachement

  • Matière contre idée

     

    Avons-nous perdu le sens du verbe ?

    Le modèle de « communication » qui envahit aujourd'hui le discours médiatique politique et sociétal est un langage du mot-image, paratactique. La syntaxe, la conjugaison perdent de leur valeur devant la suggestion immédiate et puissante du mot-image. L'inflexion de la conjugaison ou de l'ordre de la phrase s'efface, s'affaisse il ne reste plus qu'une image réifiée qui met tout sur le plan du numen. En quelque sorte, un tout-image, un je-image, un autre-image que l'on peut adorer ou déchirer. Ainsi le monde matérialiste s'est retourné contre le phénomène c'est-à-dire la matière même, et s'est mis à la refuser ; l'utilitarisme généralisé n'aboutit finalement qu'à se défaire de la matière au profit d'un idéalisme trivial.

    La communication telle qu’envisagée par les mass-média, comme vérité générale instantanée et sans temporalité, est une abstraction et une objectivation de l’autre. C’est pourquoi se poser la question du déficit de verbe en revient nécessairement à s’interroger aussi sur ce que nous avons fait de l’autre et l’absurdité de notre autosuffisance intellectuelle.

    Qui a fait l'expérience du désœuvrement, ou de la solitude, ou du déclassement, ou du dénuement, bref de toute forme possible ou imaginable de privations, ascèse, austérité le comprendra : l'absence de matière pousse au vice. Il est un moment où la chair, les objets et plus généralement la matière deviennent une déception par rapport à l'idée, un moment où le désir, architecture ossifiée d'images agrégées reliées concassées concressées nous amène à détester le monde. Et cette détestation est l'origine même de l'immoralité. Ce n'est pas l'appétence rassasiée des choses, le plaisir matériel, le goût pour l'immanence mais au contraire le manque qui corrompt, pousse a l'appétence désespérées de choses idéalisées, abstraites, et c'est l'idéalisme qui véhicule le plus d'impureté en lui-même. Que ce soit d'ailleurs l'idéalisme de la consommation ou de son antithèse : la sobriété heureuse...

    L'ascétisme n'est pas une réaction contre le désir mais son aboutissement, un excès de désir qui renonce à être déçu et se répète dans l'idée (tentation). Tel est le monachisme qui est la réification de l'image et sa crise ; et la seule utilité des saints, figures par excellence de l'idéal devraient être de porter cette parure d'impureté comme les lépreux portaient des cloches afin de dissuader quiconque de suivre leur modèle et d'incarner enfin une pédagogie du dégoût. Il faut pour savoir vivre savoir vomir les saints et se soustraire à leur exemple. Seule une conquête du réel contre l'idéal peut s'avérer au fond salvatrice pour élever l'esprit.

    La seule voi(x-e) réside dans le verbe

    L'action

    L'incarnation.

     

  • Désormais

    Désormais des ormeaux le long des routes, désormais des sentiers, des poches pleines des hélices des érables puis des terres arables, désormais des passages à niveau, ce ruisseau au dessus duquel nous avons construit des barrages de branchages, c'était il y a longtemps, avant le feu,

     

    Le tourbillon des escarbilles et leur crépitement

    Pour ne pas prendre racine

     

    Je m'étais tiré les larmes aux yeux, des larmes de fonds, des fanons des baleines de parapluie. Il pleuvait.

    Il pleuvait

     

    Mais le sifflement des chants des sirènes décident de désirs nouveaux renient les anciennes passions. Patiemment, s'évaporent les femmes passées, s'évaporent les images, les mots, s'évaporent les sentiments liquides jusqu'à complète évaporation jusqu'à ce que l'on n'arrive à

    l'os

     

    Désormais le vent dans les cheveux, courir, sentir l'air frais brûler les poumons, désormais les sentes et les chemins de chèvres, la lourde.

    Désormais

     

    La rue au petit matin,

    le chant des oiseaux,

    le soleil rasant de l'hiver qui m'éblouit,

    marcher sur les lignes blanches,

     

    l'autre soir, le train de minuit vingt, le dernier,

    des mères qui vous tendent un gobelet de fast-food pour l'aumône,

    les toilettes occupées mais tant pis,

    désormais l'envie de rire.

     

    Tout me reviens...

     

    Désormais les rondes, les cultes orgiaques, désormais les Ménades aiment la chaire cuite, le monde est limpide comme du cristal ou comme de l'eau claire, désormais je ne suis plus comme un chat d'appartement devant ce qui relève d'une aventure, il y a certains mots qui ne sont plus des ennemis, des patiences qui ne sont plus impossibles, des flaques...

     

    Il a plu cette nuit.

     

    C'est tout. Mais rien à demander de plus.

     

    Le foyer enfin, les travaux domestiques, une vis qui pénètre le bois, l'écharde... désormais des lèvres à prendre, apprises, par cœur, au goût salé.

     

    Je te sens près de moi, désormais.

     

  • Sans titre

    J'intime le désordre.

    D'une vie bien rangée

    Je ne garde

    Que la substance

                       - vitale