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Fragment hivernal

 

L'heure indiquée dans les éphémérides de coucher du soleil correspond à une opacité complète de la nuit et non pas à l'obscurcissement crépusculaire qui caractérise les après-midi de décembre dès trois heures de l'après-midi. Le jour se lève, lui aussi, tardivement, avec la même progressivité, pour devenir une franche clarté, tant et si bien que les mois d'hiver ressemblent à quelque voyage sur ces petites voies ferroviaires de montagne où l'on passe plus de temps dans les tunnels qu'à la lumière du jour. Après les premiers froids des semaines passées les gens sont rentrés chez eux, et mécaniquement malgré le redoux continuent à passer leurs soirées à l'intérieur, au sein du cocon domestique ou dans les bistrots.

 

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Les radiateurs électriques presque éteints, il ne faisait pas froid, au contraire ; le four était encore allumé et réchauffait l'appartement, du moins la cuisine et le living room, d'une chaleur plus douce. Elle avait passé la plus majeure partie de l'après-midi à faire des petits pains - sans discrimination de nationalités : des boules de pain bis, des pains polaires, des pitas, des kesras, des chaussons indiens fourrés au fromage, des fougasses... toute une débauche de farine et de levures. La dernière fournée était à mon retour déjà en train de refroidir sur la planche à découper. C'est une bonne cuisinière ; et avec elle, l'hiver à l'odeur d'une croûte bien dorée que l'on rompt.

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