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Mouvements pendulaires

 

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Le plus difficile est de ne pas regretter chaque jour ces temps intervallaires sans autre but que les déplacements ; et qui ne sont pas destinés à l'action propre, qui la contiennent en germe, qui la conditionnent, parfois la modifient – l'attente est propice aux réflexions et aux choix – mais qui procèdent seulement d'une contrainte : notre matérialité. Et plus la vie qui suit est intense plus le sentiment d'un immense gâchis pèse lors de ces migrations ordinaires. Certes on peux se divertir, être au monde sans autre affaire, sentir, croire parfois s'occuper, ou habiter ce temps en marge. Mais quelque chose de nos proches nous échappe toujours durant les trajets pendulaires. L'attente de la suite remet en cause la continuité même de notre vie qui voudrait être montée comme au cinéma en une succession de plans, ainsi de suite. Un des grands écueils du progrès est d'avoir facilité la locomotion et réduits les distances sans les supprimer, d'avoir répété et banalisé le temps du voyage, au point de le désenchanter. Tous les grands mythes racontent des errances, des pérégrinations... mais rentrer chez soi le soir n'est plus une aventure – d'où notre emmerdement.

 

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