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Incarnations - Page 10

  • L'attachement

     

    Je ne suis libre que dans l’attachement

    A toi aliéné.

     

    L’empressement lunatique que tu m’accorde

    Est-une retraite où j’entre aveuglement

    Je suis celui qui te suit

    Aveuglement

    Je ne veux pas la flamme

    Seulement la douce chaleur du réconfort

    Et tes soins miraculeux qui refermèrent mes plaies

    La mutinerie qu'inspire tes cillements.

     

  • Sans titre

    L’été enfin arrive…

    Pourquoi la plus douce des saisons porte le nom d’un participe passé ?

    Ne serait-il pas plus pertinent de l’appeler l’étant,

    Temps de l’être – présent – au paroxysme de sa potentialité après les rabougrissements de l’hiver ?

    Les temps meilleurs sont là.

    Ne bougez plus :

                                                               − Soleil !

  • [Que recouvre le bonheur ?]

    Que recouvre le bonheur ?

    Qu'avons nous glissé sous le tapis

    Combien de doutes sous la joie

    Combien d'inquiétudes

    De souffriandise

    Dans l'attachement

  • Matière contre idée

     

    Avons-nous perdu le sens du verbe ?

    Le modèle de « communication » qui envahit aujourd'hui le discours médiatique politique et sociétal est un langage du mot-image, paratactique. La syntaxe, la conjugaison perdent de leur valeur devant la suggestion immédiate et puissante du mot-image. L'inflexion de la conjugaison ou de l'ordre de la phrase s'efface, s'affaisse il ne reste plus qu'une image réifiée qui met tout sur le plan du numen. En quelque sorte, un tout-image, un je-image, un autre-image que l'on peut adorer ou déchirer. Ainsi le monde matérialiste s'est retourné contre le phénomène c'est-à-dire la matière même, et s'est mis à la refuser ; l'utilitarisme généralisé n'aboutit finalement qu'à se défaire de la matière au profit d'un idéalisme trivial.

    La communication telle qu’envisagée par les mass-média, comme vérité générale instantanée et sans temporalité, est une abstraction et une objectivation de l’autre. C’est pourquoi se poser la question du déficit de verbe en revient nécessairement à s’interroger aussi sur ce que nous avons fait de l’autre et l’absurdité de notre autosuffisance intellectuelle.

    Qui a fait l'expérience du désœuvrement, ou de la solitude, ou du déclassement, ou du dénuement, bref de toute forme possible ou imaginable de privations, ascèse, austérité le comprendra : l'absence de matière pousse au vice. Il est un moment où la chair, les objets et plus généralement la matière deviennent une déception par rapport à l'idée, un moment où le désir, architecture ossifiée d'images agrégées reliées concassées concressées nous amène à détester le monde. Et cette détestation est l'origine même de l'immoralité. Ce n'est pas l'appétence rassasiée des choses, le plaisir matériel, le goût pour l'immanence mais au contraire le manque qui corrompt, pousse a l'appétence désespérées de choses idéalisées, abstraites, et c'est l'idéalisme qui véhicule le plus d'impureté en lui-même. Que ce soit d'ailleurs l'idéalisme de la consommation ou de son antithèse : la sobriété heureuse...

    L'ascétisme n'est pas une réaction contre le désir mais son aboutissement, un excès de désir qui renonce à être déçu et se répète dans l'idée (tentation). Tel est le monachisme qui est la réification de l'image et sa crise ; et la seule utilité des saints, figures par excellence de l'idéal devraient être de porter cette parure d'impureté comme les lépreux portaient des cloches afin de dissuader quiconque de suivre leur modèle et d'incarner enfin une pédagogie du dégoût. Il faut pour savoir vivre savoir vomir les saints et se soustraire à leur exemple. Seule une conquête du réel contre l'idéal peut s'avérer au fond salvatrice pour élever l'esprit.

    La seule voi(x-e) réside dans le verbe

    L'action

    L'incarnation.